Les marbres du Parthénon

, par Webmestre

Μελίνα, ο αγώνας σου συνεχίζεται ! Γλυπτά του Παρθενώνα
(Mélina, ton combat continue ! Les marbres du Parthénon )

Information de dernière minute : La majorité du Peuple Britannique, soit 55%, estime que les marbres du Parthénon appartiennent à la Grèce.

À l’origine, il s’agit d’un sondage lancé par le Gouvernement du Royaume-Uni sur sa page « Daily Question » du site Internet YouGov.

Il ressort de ce sondage que la majorité du peuple britannique estime que les marbres du Parthénon, subtilisées par Thomas Bruce, Lord Elgin, notoirement descendant des rois d’Ecosse, et son chapelain, le Révérend Hunt avec la complicité des forces d’occupation ottomanes au début du XIXe siècle, doivent regagner la Grèce.

Le 23 novembre dernier, le « Guardian » a publié l’extrait d’une lettre de 2012 de Boris Johnson alors Lord-Maire de Londres dans laquelle il reconnait que les marbres n’auraient jamais dû quitter la Grèce. Néanmoins, Boris Johnson considère que la responsabilité de la restitution des marbres incombe au British Museum. Il y a de la malice dans l’attitude de Boris Johnson dans la mesure où l’UNESCO souhaite des négociations entre Etats. En jouant « tape à suivre » vers le British Museum, il complique la situation au point de vue administratif...

Il y a 220 ans presque jour pour jour, le 26 décembre 1801, Thomas Bruce alias Lord Elgin, diplomate écossais commençait le démontage du Parthénon justifiant son entreprise en prétendant que Grecs et Turcs étaient négligents quant à la conservation des monuments antiques et que les marbres pourraient, en Angleterre, inspirer les artistes anglais !!!

Rappelons que son petit-fils, prédateur comme lui, fut celui qui entreprit, avec les Français, le sac du Palais d’Été de Pékin (pillage et incendie) le 18 octobre 1860 lors de la Seconde Guerre de l’Opium. Une affaire de famille !!

Le démontage du Parthénon, « un dommage collatéral » des premières guerres napoléoniennes.

Le démontage du Parthénon avait été rendu possible par l’échec de l’expédition d’Égypte du Général Bonaparte et notamment par la défaite de la flotte française à Aboukir face à l’Amiral Nelson. Les Ottomans ne pouvaient alors rien refuser aux Anglais. Louis François Sébastien Fauvel, Consul de France à Athènes, était le seul à pouvoir s’opposer à ce vol mais du fait de l’expédition de Bonaparte il avait été emprisonné par les Ottomans et était donc réduit à l’impuissance. Expulsé, il revint à Athènes peu de temps après, en 1803, quand les alliances politiques entre Etats eurent changé. Il réussit à faire chasser les exécuteurs de Lord Elgin mais il était trop tard …

Voilà ce qu’écrivait Lord Byron sur l’entreprise d’Elgin, Lord Byron rejoint désormais par la majorité du Peuple Britannique.

Dull is the eye that will not weep to see
Thy walls defaced, thy mouldering shrines removed
By British hands,
Curst be the hour when from their isle they roved,
And once again thy hapless bosom gored,
And snatch’d thy shrinking gods to northern climes abhorred !

Dur est l’œil qui ne pleurera pas en voyant
Tes murs défigurés, tes vieux sanctuaires enlevés
Par des mains britanniques,
Maudite soit l’heure où depuis leur île ils ont erré sur les mers,
Et encore une fois blessé ton malheureux sein,
Et arraché tes dieux qui régressent devant ces climats nordiques détestables !

Lord Byron, (Le pélerinage du Chevalier Harold, 1812)

Mélina Mercouri / Μελίνα Μερκούρη devant le Parthénon
(Photographie de la Station de Métro "Acropolis" "Ακρόπολη" à Athènes)

 Les marbres, pour une partie sculptés par Phidias, rassemblent 156 plaques de la frise, 12 statues des frontons et 13 métopes du Parthénon auxquels s’ajoutent la frise du Temple de Victoire aptère jouxtant les Propylées et une caryatide de l’Erechthéion.

Edouard Thilliez